Après une jolie soirée à se raconter nos vies, les deux baroudeurs de la caravane m’ont jeté dans la gueule du loup. Et ces premières interventions au collège Jules Ferry de Conty ont révélé une jeunesse pas si éloignée de l’actu !
Pour prendre le pouls des classes de 3ème, on discute des sujets qui les ont marqué ces dernières semaines, dans les salles de cours pour les uns, dans la cour de récréation pour les autres. Le COVID-19 est évidemment le premier sur le tapis. Mais l’assemblée grogne :
« C’est bon, on met nos masques comme il faut, faut arrêter, j’en ai marre d’en entendre parler tous les jours » (…) « C’est dommage, car il y a plein d’autres sujets importants en ce moment, comme les feux en Amérique et on en parle moins”.
estime un élève pourtant discret jusqu’ici.
S’en suivent quelques sujets forts et dramatiques de l’actualité estivale, comme l’explosion au port de Beyrouth ou la mystérieuse affaire des chevaux mutilés « même par ici », note une camarade. De l’insolite et étrange, comme le cerf réfugié dans un chantier à Compiègne ou une girafe albinos vue sur Instagram.
Où ont-ils trouvé les infos ? Un peu au JT regardé souvent sans conviction pendant le repas avec les parents pour certains, sur Instagram à travers des publications de personnalités ou de médias pour d’autres. Mais c’est via TikTok que s’est propagé le sujet de débat de la rentrée.
« Le 14 septembre », s’exclame une élève.
D’un coup, toutes les filles sourient et soutiennent l’idée de leur camarade. Les garçons ne comprennent pas. « T’es sérieux, tu ne sais pas ? », lance une jeune fille à son voisin de table. Les adolescentes réclament le droit de s’habiller comme bon leur semblent. Après des tentatives d’explications du problème aux jeunes hommes, les filles nous interpellent : on ne parle pas assez de ce problème que toutes les collégiennes et lycéennes discutent jusque dans la cour.
On se prend alors à rêver du média idéal. Et comme les vidéos d’animaux, c’est mignon, on imagine créer des animaux animés pour présenter des rubriques. Les sujets seraient ceux qui parlent aux jeunes : un peu d’actualité du monde juste pour être au courant, beaucoup plus de sujets sur le climat (présenté par un ours polaire), les questions de genre (présentés par un escargot car hermaphrodite), du sport – tout sauf du foot – (présenté par un guépard) et des évènements géolocalisés en fonction de la région. « On est sympas, on le publie aussi sur Facebook et une fois par mois en papier pour les plus vieux», s’amuse-t-on sous le regard amusé des professeurs.
Textes : Timothée Vinchon
Photos : Simon Lambert