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Réflexions sur les médias ce dimanche au marché de Poix de Picardie

Pour cette saison 2 de la caravane des médias, nous parcourons pendant cinq jours la communauté de communes Somme Sud-Ouest. Un nouvel acolyte a rejoint l’aventure : Tim, journaliste lillois.

Pour cette saison 2 de la caravane des médias, nous parcourons pendant cinq jours la communauté de communes Somme Sud-Ouest. Un nouvel acolyte a rejoint l’aventure : Tim, journaliste lillois.

Première étape : la place de la République de Poix-de-Picardie. Pendant trois heures, nous avons discuté avec les habitants venus faire leur marché mais aussi avec les commerçants. Flux d’information trop importants, nécessité de plus de contradictoire, suivi des informations au long cours… Les réflexions sur les médias étaient multiples.

Martine : se forger une opinion grâce à plusieurs avis.

“C’est devenu quoi l’information ?” se questionne Martine adjointe à la communication et à l’environnement de la mairie de Poix-de-Picardie. Pour elle, la réponse est simple : une information avec des éléments “clairs, nets et précis, qui doivent amener à réfléchir.  Avec un but ultime : amener les lecteurs à se forger leur propre avis.

“Il est nécessaire que plusieurs facettes d’un même sujet soient exposées, pour que l’on puisse avoir une idée de tous les courants de pensée. Parfois, les articles sont trop orientés.” explique celle qui s’informe majoritairement via la presse papier, et qui lit tous les matins le Courrier Picard afin de se tenir au courant de l’actualité locale.

Marie-France : plus d’équilibre entre les informations chaudes et le reportage au long court.

Pour cette retraitée de 76 ans, c’est très simple : sur BFM TV et LCI, “ce n’est rien que des empoignades. Ils n’informent pas vraiment les gens. On ne doit pas laver son linge sale à la télévision.”

Alors quand le ton monte et que les polémiques enflent, voire quand les sujets tournent en boucle, comme le Covid actuellement, elle zappe volontiers sur Arte ou France 5 pour regarder des informations “plus calmes”. Quand elle ne quitte tout simplement pas les chaînes d’informations généralistes pour regarder des documentaires, notamment sur la chaîne Planète. “Un média parfait pour moi, il mélangerait les informations d’actualité et les reportages. Pour qu’on puisse découvrir d’autres sujets et aussi qu’on prenne le temps de tout comprendre.”

Concernant l’information locale, Marie-France en discute avec ses voisins, et ne lit aucun quotidien local comme le Courrier Picard ou le Bonhomme Picard. “Entre voisins, ça fait un sujet quand on va chercher le pain ou quand on jardine au potager !”

Romain : pour un journalisme de solution

Éleveur d’escargots depuis 13 ans à Sentelie, à quelques kilomètres de Poix, Romain, 46 ans, est un peu lassé des informations catastrophistes. “Le Coronavirus, on en parle trop et ça fait peur à tout le monde. Les spécialistes ne sont pas d’accord entre eux. On est mitigé et on ne sait pas qui croire, ça fait naître de la confusion”, explique-t-il.

Sans compter que ça éclipse toutes les autres informations : “Les grands incendies en Australie par exemple, on ne sait pas ce qu’il en est, on ne sait pas comment ils s’en sont sortis, comment ils vivent maintenant.”

Il aimerait également voir plus d’informations positives dans les journaux ou à la télévision. “Ce sont toujours les mêmes sujets angoissants alors que je suis certain qu’il se passe énormément de choses positives, qui pourraient remonter le moral de tout le monde en cette période particulière et donner une autre vision du monde dans lequel on vit.”

David : noyé sous l’actu !

Pas de télévision, ni de journaux, c’est par l’intermédiaire de la radio que David, 40 ans, bénévole pour l’association En savoir +, s’informe. Tous les matins, dès qu’il monte dans sa voiture pour aller au travail, il branche France Info et rentre dans le tunnel des informations, répétées toutes les 15 minutes. “Ça permet d’être bien informé sur ce qu’il se passe, mais dans le flux, même si sur le moment j’écoute avec attention, c’est difficile de se souvenir de quelque chose.”

Son analyse : il faudrait davantage de contenu plus fouillé et d’émissions spécialisées. S’il est conscient que cela doit exister, il ne sait pas vers quelle offre se tourner. Alors lorsqu’il se sent dépassé “Ça défile, ça défile alors pour calmer le rythme, je regarde des conférences sur Internet.” Dernier exemple en date : une prise de parole de Jean-Marc Jancovici, à la Radio Télévision Suisse, retransmise sur le net.


Texte : Clémence Leleu et Simon Lambert
Photos : Simon Lambert

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