Elle a en charge les communes d’Albert, de Méaulte, Aveluy, Bouzincourt ou encore Dernancourt. Correspondante de presse, elle l’est devenue par un heureux hasard. « Ils cherchaient une nouvelle recrue suite à un départ. J’ai rencontré le responsable de l’agence et le soir même j’étais sur le terrain, pour un test », se remémore la sexuagénaire. « C’était pour couvrir un spectacle au théâtre du jeu de Paume. Ça a dû leur plaire puisque ça fait plus de dix ans que ça dure… », poursuit, amusée, Pascaline.
Ce territoire, elle le connaît comme sa poche et l’a vu évoluer au gré des années. « Il y a pas mal de jeunes trentenaires qui sont arrivés, ça remet du dynamisme », analyse-t-elle. « Le centre-ville d’Albert a été aussi pas mal réaménagé, le cadre de vie s’est beaucoup amélioré. » Elle apprécie cette « petite ville à taille humaine », où les différentes nationalités se côtoient au fil des visites touristiques. « On entend quasiment toujours quelqu’un parler anglais. Il y a pas mal d’Australiens ou d’Américains qui viennent découvrir la région. »
Déployer le tourisme vert ?
Car cette région d’Albert et des environs est surtout connue en France et à l’étranger comme une terre de mémoire, où le souvenir de la Grande Guerre et notamment de la bataille de la Somme est encore très présent. Peut-être trop, au point d’occulter les autres atouts de ce coin de Picardie ? « Avec le centenaire de la Bataille de la Somme [en 2016, ndlr], on a connu un pic, on parlait beaucoup de ça dans tous les médias, qu’ils soient locaux ou nationaux, mais ce pic commence à redescendre. » Selon Pascaline, pour élargir la focale, on pourrait mettre en valeur le tourisme vert, en plus du tourisme mémoriel. « Il y a beaucoup d’infrastructures pour les cyclistes comme la véloroute qui relie Péronne à Saint-Valéry-sur-Somme. Il y a aussi pas mal de chemins de randonnées. Les gens qui aiment le calme et la nature ont tout à gagner à venir découvrir notre coin ! »
Mettre en valeur les passions
Pour le journal, Pascaline couvre quasiment tous les sujets, à l’exception de la politique. « C’est un choix. J’habite à Albert, je fais mes courses ici, les gens me connaissent. Je ne veux pas me mêler de ces sujets. Selon moi, c’est plus le métier des journalistes titulaires. » La correspondante écrit principalement sur les manifestations culturelles et associatives, au cours desquelles elle rencontre pas mal d’habitant·e·s, parfois un peu effarouché·e·s par la presse, qu’il faut prendre le temps de rassurer « Certains ont du mal à se livrer. Mais ça peut se comprendre en même temps, on a le droit d’aimer ou non la presse. Après ça rend juste les micro-trottoirs parfois un peu compliqués », confie Pascaline dans un sourire.
En quinze ans d’activités, de spectacles en salons, Pascaline emmagasine les souvenirs, multiplie les rencontres, collectionne les visages, qui lui deviennent de moins en moins inconnus. Des souvenirs albertins, elle en a à la pelle, avec une préférence tout de même. Son truc à elle, ce sont les voyageurs. Celles et ceux qui ont la bougeotte et mettent sur pied leurs idées saugrenues comme cette jeune femme de 30 ans qui a entrepris de faire un marathon quotidiennement et de se déplacer sur les cinq continents, en logeant chez l’habitant. Ou encore ce Belge décidé à rejoindre un festival de slam amiénois en vélo depuis le plat pays, en diffusant, chaque soir, un mini podcast sur sa ville étape. « Finalement, on se rend compte que les gens ont des passions, des centres d’intérêts géniaux, qu’ils ne montrent pas forcément. Alors il faut, lorsqu’on nous en parle, les faire découvrir au plus grand nombre par l’intermédiaire du journal ! »
Sophie Bourlet, Clémence Leleu & Timothée Vinchon