Pendant cette résidence, nous avons sillonné les villages du Vexin-Thelle mais notre camp de base était la maison Avron.
Situé à Hardivillers-en-Vexin, elle était la propriété du comédien Philippe Avron et de sa femme Ophélia et a été léguées à la commune à leurs décès. le couple souhaitait en faire un lieu dédié à l’art sous toutes ses formes. Grâce à l’association des amis d’Avron, la maison est désormais transformée en résidence d’artistes où photographes, comédiens, écrivains ou journalistes viennent créer pendant plusieurs jours, semaines ou mois.
Si Philippe Avron n’est plus, son histoire et sa personnalité continuent d’infuser les lieux, notamment grâce à Renée. C’est en voisine qu’elle vient accueillir les arrivants, mais c’est en grande amie du comédien qu’elle le raconte et continue de faire résonner son nom entre les murs de cette longère de briques.
C’est aux environs de 1975 qu’elle rencontre Philippe et Ophélia, qui possèdent eux-aussi une résidence dans ce petit village de l’Oise. Elle apprend alors que Philippe est comédien, et découvre notamment ses sketches avec Claude Evrard.
Les couples d’amis décident alors d’animer ensemble le comité des fêtes. Ils organisent alors tous les ans une grande fête de village où l’art tient une bonne place; et réussissent à y convier Hubert Reeves et Roland Magdane, la fanfare des 4 z’arts.
En 1977, Philippe et ses comparses prennent le pari de conquérir la mairie. Ils déposent une ligne et… gagnent !
« Nous avons programmé de belles choses, alors évident, le succès de Philippe l’a un peu éloigné du quotidien du village, mais il y revenait régulièrement pour créer, et dès qu’il jouait à Pairs, il voulait absolument que nous soyons là ! » se remémore Renée.
Son meilleur souvenir avec le comédien récompensé par deux Molières ?
« Lorsque j’occupais le poste de secrétaire de mairie et que j’ouvrais les volets, Philippe arrivait immédiatement et je savais que je n’allais pas pouvoir beaucoup travailler. Il testait ses sketches sur moi et il avait toujours mille histoires à raconter, comment résister ? »
À voir le sourire sur les lèvres de Renée et l’émotion dans ses yeux, Philippe Avron est toujours bien vivant.
La suite à Chaumont-en-Vexin pour le dernier jour de la caravane
Clémence Leleu et Simon Lambert