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« Les médias doivent parler plus de la sauvegarde de la planète »

Écologie, monde animal, médias alternatifs… À la Chambre des métiers et de l’artisanat de Boves les conversations sont engagées.

Après avoir rencontré les commerçants de Boves hier, nous stationnons la Caravane devant la Chambre des métiers et de l’artisanat. Il fait un brin frais mais le soleil brille : les conditions sont optimales pour aller aborder employés, commerçants, artisans ou encore formateurs qui gravitent autour du lieu. Nous avons discuté avec elles et eux de leur rapport aux médias, de leur consommation d’actu et des sujets qu’ils aimeraient voir plus souvent aux informations.

Jimmy, 55 ans : « Ce qui m’intéresse ce sont les gens qui agissent »

« C’est moi qui vous ait installé la Rubalise pour votre emplacement », glisse Jimmy dans un sourire entendu alors que nous sommes en train de repérer les lieux. Agent technique à la Chambre des métiers dans l’Oise et dans la Somme, il avoue ne plus regarder les informations : « chômage, licenciement, guerres… ça n’arrête jamais et surtout on n’apprend rien de nouveau, ça tourne en boucle. » Il jette bien un oeil sur Facebook pour se tenir au courant mais de manière moins régulière désormais. « Facebook, Twitter, tout ça, c’est de pire en pire. Et puis avec tous les systèmes de surveillance, je préfère m’en éloigner.»

Un désintérêt des médias et des réseaux sociaux qui ne doit pas occulter son engagement au quotidien. Car s’il ne s’informe plus vraiment, Jimmy agit. Ancien Gilet Jaune, il a également manifesté pour la réforme des retraites : « Les journalistes de BFM ce sont des crapules, ils montrent ce qu’ils ont envie de montrer. Ils font peur aux gens devant leur télé en montrant des images de violence en manifestation. Bien sûr il y en a eu, mais ça n’était pas que ça. Et puis à nous aussi, on n’a pas fait de cadeaux. »

Son fer de lance, c’est l’écologie, la défense de l’environnement. « Ce qui m’intéresse ce sont les gens qui agissent comme Paul Watson (militant écologiste ndlr) ou les écolos qui sont sur le terrain. Ceux-là ils risquent la prison pour ce qu’ils font, mais moi je les soutiens. Je suis trop vieux pour le faire mais si j’étais plus jeune, je serais sur place, à leurs côtés. » Il faudraient que les médias relaient plus leurs actions, qu’ils alertent de ce qu’il se passe dans les fonds marins. Bref, il faut parler beaucoup plus de la sauvegarde de la planète. » conclut celui qui a été pendant de nombreuses années membre de l’association AVA de Compiègne, qui lutte contre la chasse à courre.

Sonia 44 ans et Sélim 39 ans, « Après le travail, t’as pas envie de prendre ta dose de déprime »

C’est la pause cigarette pour Sonia et Sélim. La première vient assister à une formation éco-commerce, le second est formateur. Tout les deux partagent le même constat : les informations sont trop déprimantes. « Après le travail t’as pas envie de prendre ta dose de déprime. Franchement, on a plutôt envie de voir Charles Ingalls arriver sur son cheval entouré de nature avec Laura derrière lui ! », glisse tout sourire le presque quadragénaire.

Si Sonia, elle, a cessé de s’informer « pour éviter le bourrage de crâne permanent. BFM TV je ne pouvais plus, mais mon mari continue de regarder », se désole Sonia « Le soir quand il rentre du travail, il l’allume tout de suite, et avec toutes les informations anxiogènes, il commence à avoir peur. On devait partir en mars à l’étranger mais finalement il se demande si on peut laisser nos enfants, notre maison, sans qu’il arrive quelque chose. » Sélim lui s’est tourné vers Le Média. « Je le regarde de temps à autre, il propose d’autres points de vue, d’autres angles sur ce qu’il se passe. Les débats sont constructif, personne ne se crie dessus, on arrive à suivre ce qu’il se passe. Et puis surtout il y a plus de diversité parmi les journalistes et ça, ça fait du bien. »

Lucie, 23 ans « On pourrait parler mieux des animaux et de l’écologie »

Si tout se passe comme prévu, dans quelques mois, Lucie aura son propre salon de toilettage canin, à Moreuil. La jeune femme, ancienne vendeuse est en pleine reconversion professionnelle. L’actualité elle n’y pense pas beaucoup, ne la suit pas forcément. « Je vois parfois passer des choses sur mon portable mais c’est surtout les gros titres. » Si elle a horreur de la politique, elle aimerait que les médias s’emparent davantage d’écologie, « en évoquant les actions menées en France et dans le monde, en rendant publiques des initiatives », parce que, selon elle « l’écologie on en parle beaucoup dans les médias quand il y a des catastrophes, mais après ça retombe. »

Lucie aimerait également voir plus d’informations sur les animaux « les adoptions, des reportages dans des SPA, des articles sur des tendances… Pour le moment tout cela reste cantonné aux réseaux sociaux. Il y a parfois quelques reportages sur M6, mais c’est rare. » Serait-elle prête à payer pour s’abonner à un magazine spécialisé s’il répondait à ses attentes ? La réponse est oui. Si certains veulent se lancer…

Clémence Leleu, Sophie Bourlet et Timothée Vinchon

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