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Amiens Métropole (80)

Les médias participatifs donnent la parole autrement

La Caravane s’est invitée aux rencontres 2024 de la Fédération de l’audiovisuel participatif, qui se tenaient à Amiens. L’occasion de discuter de ce qu’on peut attendre d’un média collaboratif.

Depuis 1989, la Fédération de l’audiovisuel participatif regroupe une quarantaine d’acteurs associatifs en France qui œuvrent dans le champ des médias, ou de l’éducation aux médias. Radio de quartier, TV associative, blog collaboratif, tous souhaitent encourager l’expression citoyenne, parfois depuis des dizaines d’années. Cet après-midi, c’est l’équipe de Supercambrousse qui propose aux autres une écoute sous le chapiteau de la salle de spectacle du Micmac, dans le quartier d’Elbeuf. Avec des jeunes et des vraiment moins jeunes, ils livrent une émission en live devant une foule conquise, diffusée en direct sur la FM par Radio Campus, présente pour l’occasion. Un exemple parfait de ce qui se fait en termes de médias collaboratif. 

Alors, remèdes aux médias traditionnels boudés ou véritables créateurs de liens dans un climat social crispé ? Finalement, qu’est-ce qu’un bon média participatif ? La Caravane a posé la question aux participants, venus de toute la France. Tania, du média en ligne Ligne 16 à Nice trouve que ces initiatives permettent de « relayer la parole des gens ordinaires. » 

Libres et indépendants

Une idée que partage Mat, de TVB, qui souhaite fabriquer une « télé faite par tous et toutes. » Il considère que les informations ne devraient pas être l’apanage des journalistes qu’il compare à « une poignée de scribes qui utilisent entre eux les mêmes hiéroglyphes, accessibles à peu de gens. » Il explique : TVB, c’est pour Télé Bruit, une « web télévision associative, libre et indépendante en Midi Pyrénées. » Libre et indépendant, des mots qui sonnent comme un mantra pour Tom, qui souhaite des médias « libres et citoyens », qui ne soient pas « orientés par des milliardaires. »

Tania renchérit : « On parle à la place des jeunes, des femmes, sans demander leur avis aux principaux concernés. Un média où tout le monde participe permet ça. » Au-delà de l’aspect émancipateur, elle souligne aussi qu’ils permettent le lien et la création d’archives, en témoigne le formidable fond vidéo de Canal Nord, ancienne chaîne de T.V. de l’association Carmen, qui a documenté Amiens depuis les années 80.

« On parle à la place des jeunes, des femmes, sans demander leur avis aux principaux concernés. Un média où tout le monde participe permet ça. »

Tania

Guillaume, lui, travaille à Synapses, une association d’éducation aux médias toulousaine. Il estime que les médias participatifs devraient permettre de « rencontrer des gens différents, toucher un nouveau public et se faire bousculer dans sa manière de penser. » Hervé, ancien enseignant et membre de la “fédé” depuis le début, membre de MOTV, cite le documentaire Les médiateurs du Pacifique (1997) : « Créer des rencontres, des “déséquilibres”, pour se remettre collectivement en marche. » 

De beaux messages comme des remèdes à la mélancolie médiatique ambiante, résumés par un texte inscrit sur les flyers des “Rencontres” : « les médias participatifs, au service de la transmission, sont de formidables outils de témoignage, de mémoire, de rencontre, quand on n’arrive plus à s’écouter. »

Sophie Bourlet, Clémence Leleu et Timothée Vinchon

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