Pour notre dernier jour dans l’Avesnois, nous avons fait la connaissance, sur la recommandation du collectif Parasites, du Conseil municipal des jeunes (CMJ) de la commune de Landrecies. Ils ont décidé de créer une webTV pour parler de leurs actions et de leur ville. Hugo Dumesnil, qui les accompagne dans ce processus, a souhaité qu’ils rencontrent des journalistes « aguerris » pour découvrir quelques techniques et astuces utiles pour créer du contenu pour leur futur média.
Téa, Marine, Alyssa, Lorenzo et Roman, élu·e·s au Conseil municipal des jeunes, nous expliquent d’abord qui ils sont et quelques bribes de vie. Pour rendre les présentations plus fluides et participatives, nous utilisons un photolangage. Agé·e·s de 11 à 17 ans, ils ont été élu·e·s par les jeunes de la ville pour un mandat de deux ans. Leur rôle de représentation des jeunes Landrecien·ne·s se conjugue avec une immersion dans la vie citoyenne et communale. Ils disposent d’un petit budget de 7000 euros pour mener à bien leurs projets. LE CMJ organisent par exemple les « Intervilles » entre leur bourgade et la commune jumelle de Manage en Belgique depuis 2011 ou ont émis des propositions sur la création d’une aire de jeux.
Pour cet entraînement à l’interview et à la prise de son, nous avons choisi d’aller à la rencontre de quelques commerçants de Landrecies et de leur poser à chacun trois questions. Objectif : les faire parler d’eux et leur demander ce qu’ils pensent du Conseil municipal jeune. Une entrée en matière simple, qui permet de se concentrer sur l’essentiel, expérimenter la posture de journaliste.
Première étape donc, savoir qui l’on est, l’exprimer et le résumer en deux ou trois phrases. Une idée qui paraît simple, mais qui permet en réalité d’être soi-même serein, prêt à aller à la rencontre d’inconnnu·e·s et de mettre en confiance nos interlocuteurs pour leur donner envie de répondre. Le journaliste est en position de demandeur et doit convaincre en douceur de l’intérêt mutuel de sa mission.
On s’intéresse ensuite aux questions. Même idée, les préparer à l’avance permet à la fois de ne pas se décomposer face à la personne interrogée mais aussi de donner du cadre à notre projet. On évite les questions fermées – ou l’on peut répondre par oui ou non, et on privilégie les questions simples et claires. Vous pouvez retrouver d’autres conseils sur l’art de l’interview journaliste sur le site de 24h dans une rédaction.
Découvrez leur reportage sonore, illustré avec les photographies de Simon Lambert :
Après la déambulation, nous avons pris un petit moment pour apprécier et commenter cette première sortie dans le rôle de journalistes avec des micros. Téa, Marine, Alessa, Lorenzo et Roman ont analysé ce qui s’était bien passé, ce qui était un peu plus compliqué et les améliorations qu’ils ont pu apporter au fil des interviews. Ils vous livrent leurs principaux conseils. Ils pourraient servir à tout·e·s celles et ceux, petit·e·s ou grand·e·s qui veulent raconter les vies ordinaires et extraordinaires des gens qui les entourent :
- Prendre le temps de comprendre le matériel qu’on utilise et faire un test avant d’enregistrer le son que l’on veut capter, au risque de se louper ;
- Faire attention à ne pas toucher aux connecteurs du micro, les sons de manipulation s’entendant fort dans le casque et au montage ;
- Positionner le micro bien en face des interviewés pour éviter que le volume de la voix varie. Suivre les mouvements de tête s’il le faut ;
- Se mettre, dans la mesure du possible, dans un endroit calme et confortable (pour le journaliste comme pour les personnes interrogées.)
Il serait difficile de lister tous les conseils pour bien démarrer. Le plus important restant sans doute, à l’image des jeunes du CMJ, d’aller à la rencontre et se confronter, de tester, de se tromper, de réessayer encore… On peut tout de même vous conseiller les ressources dédiées au monde scolaire sur le site du CLEMI, le site de 24h dans une rédaction, cité plus haut, qui regroupe astuces et décryptage du monde des médias ou les fabuleux Audioblogs d’ARTE Radio, véritable mine d’or de conseils de leurs « ingénieux du son ».
Timothée Vinchon, Clémence Leleu et Simon Lambert.