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« On ne peut pas décrire Creil, il faut venir voir pour comprendre ! »

Le thermostat affiche pas loin de 28 degrés mais en ce début d’après-midi du 11 juillet, le quartier de la Cavée s’affaire. C’est le premier jour de « Creil c’est l’été », parade municipale pour permettre aux familles qui restent en ville de savourer tout de même les plaisirs estivaux.

Le thermomètre affiche pas loin de 28 degrés mais en ce début d’après-midi du 11 juillet, le quartier de la Cavée s’affaire. C’est le premier jour de « Creil c’est l’été », parade municipale pour permettre aux familles qui restent en ville de savourer tout de même les plaisirs estivaux. 

À deux pas du centre Claude Monet, sur les larges pelouses qui bordent les immeubles, de géants toboggans gonflables commencent à étirer leurs formes rondes vers le ciel. Bientôt ils seront une vingtaine de jeunes à attendre à la file pour en dévaler les pentes. À deux pas, les membres de l’association Coup de pouce scolaire commencent les jeux avec les plus petits à l’ombre d’un barnum, tandis que les plus gourmands sont déjà en train d’avaler des popcorns ou des glaces, avec OBOY ou Soolking en bande sonore.

Creil c’est l’été, jour 1 à la Cavée

Asma a 31 ans, entre deux parties de Puissance 4 et la confection de colliers de perles avec les plus jeunes, elle nous raconte cette ville dans laquelle elle est née et qu’elle n’a jamais quitté. « Creil c’est la mixité, c’est ce qui fait sa richesse », explique-t-elle. Pour Myriam, le mot clé de Creil c’est solidarité. « Ici, on fait attention aux autres, dès qu’il nous arrive un problème, on sait que quelqu’un viendra nous aider. On est bien ici, vraiment. »

Patricia, 67 ans, à la retraite après une carrière partagée entre l’usine Chausson et la maison de retraite partage l’avis des deux jeunes femmes : Creil, on n’a pas vraiment envie d’en partir. Même si après 10 minutes de discussion, la sexagénaire a l’air d’avoir une sacrée ardoise avec la ville picarde : « C’était mieux avant, il y avait la fanfare, le défilé des majorettes, il se passait des choses. Maintenant c’est un peu défiguré, c’est moins propre. »  Les griefs s’accumulent, mais lorsqu’on lui demande si elle souhaiterait déménager elle répond comme une flèche : « Jamais ! Je suis trop attachée à ma ville. Ailleurs j’aurais trop peur d’être déçue et de m’ennuyer. »

Micheline, creilloise depuis 37 ans.

Même constat pour Micheline, creilloise depuis 37 ans. Elle nous parle de l’environnement qui change, l’impression d’être moins privilégiée que les habitants « d’en bas », comprendre le quartier dit du centre ville, entre l’île Saint Maurice et la gare. Mais elle non plus ne quitterait la Cavée pour rien au monde. « La Cavée, le Plateau, on est toujours dans les journaux pour les mauvaises raisons alors je ne les achète plus. Quand je regarde par la fenêtre, quand je vais faire mes courses, je ne vois pas ce qu’ils racontent. Alors oui c’est sûr, il y a du trafic mais les jeunes nous respectent. En tout cas, la Cavée ce n’est pas que ça. »

Un décalage que constate aussi Cicéron. Lorsqu’il racontait qu’il voulait s’installer à Creil, tout le monde le mettait en garde, « qu’est ce que tu vas faire là-bas ? » est sans doute une des phrases qui est le plus revenue à ses oreilles. « Il a beaucoup de gens qui voulait me décourager de m’installer ici, mais je suis quand même venu et ça fait 18 ans que je ne suis pas reparti. Il y a beaucoup d’amour et une grande fraternité ici », raconte-t-il. « Les gens parlent mal de Creil mais ce n’est pas la bonne image qu’ils ont de la ville, ce ne sont que des on-dit, la plupart d’entre eux n’est souvent même jamais venue ! »

Cicéron et ses enfants.

Venir à Creil pour se faire sa propre idée ? Voilà ce que recommande Jeremy, 13 ans. « Cette ville c’est trop de choses, des trucs cools, des embrouilles, le trafic, du fun. On ne peut pas décrire Creil, il faut venir voir pour comprendre ! En plus on commence à devenir connu sur TikTok, ça change de ce qu’on voit à la télé avec les fusillades ou les trafics de drogue », lance-t-il avant de s’excuser, il doit y aller : « Ma copine m’attend à côté des toboggans, si je veux passer un bon été, vaut mieux que j’y aille ! »

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