Métiers d’hommes, métiers de femmes

La Caravane des médias commencent ce mardi de décembre son tour des lycées professionnels de l’Aisne. Première étape, le lycée Jean Monnet de La Fère, à 25 kilomètres de Saint-Quentin. Le matin, nous étions dans une classe de Bac Pro Boucherie Charcuterie Traiteur, composées de 12 garçons et une seule fille. L’après-midi, ce sont les filles (oui, exclusivement des filles !) du BAC Pro Esthétique et Bien Être qui se sont racontées au micro. Les élèves ont exploré une facette de leur filière à laquelle ils et elles sont malheureusement obligé·es de faire face : les clichés et stéréotypes qui les entourent. À travers une série d’ateliers participatifs, cette journée avait pour objectif de leur permettre de s’exprimer sur leur métier, de questionner les préjugés et de réfléchir à des moyens de casser ces idées reçues.

Réflexions collectives

Chaque demi-journée a commencé par un exercice collectif où les élèves ont décrit leur filière avec leurs propres mots. « C’est un métier qui demande de la précision, de la rigueur et beaucoup de passion« , a déclaré un élève boucher, soulignant l’exigence de son futur travail. Dans l’autre classe, le groupe a également partagé quelques drôles d’anecdotes et de compétences auxquelles ont ne pense pas toujours. Il faut savoir écouter et ne pas donner son avis, on est un peu des psy » s’amuse une jeune fille.

On s’est ensuite lancé dans la production d’un podcast qui met en miroir les deux classes. On s’est inspiré des ateliers « World Café » que les élèves explorent trois thématiques clés autour des stéréotypes liés au métier de boucher, en petits groupes tournants. Pendant trois sessions de 30 minutes, ils ont d’abord débattu et échangé leurs idées pendant 20 minutes, avant de conclure chaque discussion par un enregistrement audio de 10 minutes, synthétisant leurs réflexions. Les thématiques abordées : les stéréotypes autour de leur métier, les questions de société qui les entourent et aussi … leurs rêves. On vous laisse le découvrir :

Après les discussions en classe, les élèves se sont rendus à la caravane, stationnée dans la cour du lycée. Là, ils ont inscrit en grand, sur les parois gris aluminium, les clichés qu’ils en ont assez d’entendre, comme autant de revendications et les raisons pour lesquelles ils sont faux. « C’est un métier pour des personnes sans-cœurs », « Les bouchers sont des bourrins », ou encore pour les filles l’après-midi « Les filles en esthétiques sont stupides ». L’objectif : que les prochain·nes lycéen·nes qui voient la caravane ou les passants dans la rue voient ces messages, les lisent et prennent conscience des stéréotypes qui persistent.

Sophie Bourlet, Clémence Leleu et Timothée Vinchon