Après s’être embourbée dans la boue du pluvieux automne picard, la Caravane des Médias a traversé les champs et a poursuivi son périple dans les lycées professionnels de l’Aisne. Nous avons fait escale au lycée Françoise Dolto de Guise. Cette fois, ce sont les élèves de Bac Pro Accompagnement, Soins et Services à la Personne (ASSP) qui se sont prêtés au jeu des ateliers de discussions et à l’enregistrement d’un podcast. Une classe majoritairement féminine, où chaque élève a pu raconter en quelques mots son parcours, ses aspirations et ses réflexions sur leur futur métier, tout en abordant des questions d’avenir et d’usage du smartphone, dans le contexte du travail et de la vie de tous les jours.
La matinée a démarré par un petit tour de chauffe pour apprendre à se connaître. Les élèves ont décrit leur filière avec leurs mots. « C’est une filière où il faut être courageuse », a expliqué une élève, tandis que les autres ont raconté l’empathie et la patience nécessaire. Après la récréation, on a démarré les groupes de discussions tournant. Chaque groupe de 8 personnes va tour à tour causer parcours, numérique et rêves.
Questionner le rapport au téléphone
Alors que leur professeure souhaite organiser une « journée sans portable » en mars, le micro ouvert a été l’occasion de confronter les arguments des élèves sur l’usage du numérique. Plusieurs d’entre elles ont souligné que dans un contexte professionnel, elles n’utiliseraient leur téléphone qu’en cas d’urgence ou pour par exemple dialoguer avec des parents. Certaines, notamment celles qui avaient fait des stages, ont même confié qu’en étant occupées à des tâches stimulantes, elles en oubliaient complètement leur téléphone parfois une journée entière.
L’assemblée a relevé un grand paradoxe : elles trouvent injuste que les adultes leur reprochent d’être trop sur leurs portables alors qu’eux-mêmes les utilisent constamment. Une réflexion a particulièrement marqué l’échange : une élève a raconté que son téléphone était cassé depuis trois semaines et qu’elle vivait cette situation presque comme un soulagement et une découverte « Je préfère comme ça », a-t-elle expliqué, avant d’ajouter: « Quand je vois mes copines sur leur portable au lieu de s’amuser et discuter, j’ai peur qu’on regrette un jour. C’est les plus belles années dont on va se souvenir toute notre vie et on les passe sur nos téléphones. » On vous conseille d’écouter leur podcast !
Sophie Bourlet, Clémence Leleu et Timothée Vinchon