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Bassin minier (62)

Pour Micros Rebelles, « la radio, c’est faire du lien »

Nous sommes allés rencontrer l’équipe de Micros Rebelles, une webradio associative installée à Lens. Avec Roxane, une des salariés, on a parlé de journalisme, de militantisme, d’éducation populaire et de donner la parole aux concerné·es.

Si on devait résumer en quelques mots ce qu’est Micros Rebelles, on dirait que c’est une webradio autogérée du bassin minier, qui produit de l’information d’actualité locale sociale, politique et culturelle. Ça, c’est pour la description un peu formelle. Parce que Micro Rebelles c’est beaucoup plus que ça. Déjà, derrière les micros, ils sont cinq : Roxane, Elsa, Pierre, Luc (mais il quitte l’équipe à la fin décembre) et Soundous, qui est en alternance. Ensuite Rebelles, parce que cette webradio est à la fois alternative et militante, tant dans son organisation que dans les sujets qu’elle aborde. « L’équipe de journaliste a la possibilité de porter les sujets qui lui tiennent à coeur comme l’écologie, le féminisme, l’anticapitalisme l’antiracisme ou encore l’éducation populaire », nous explique Roxane, sous l’oreille attentive de Nolann, 14 ans, en stage avec eux depuis le début de la semaine (d’ailleurs, il se voit bien intégrer l’équipe après ses études !)

Micros-rebelles, c’est un média, mais c’est aussi une vision sociétale qui remet l’humain au cœur du système. « La radio, c’est faire du lien. Les gens ont plein de trucs à raconter. D’autant plus que pour nous il est primordial de donner la parole aux concerné·es. Le projet de l’association c’est de faire faire de la radio aux gens du coin », explique la journaliste. Des gens du coin que l’on entend rarement dans les médias dits “traditionnels”, parce que trop ceci ou pas assez cela. Souvent parce que certains journalistes pensent qu’ils n’ont pas grand chose à raconter, où qu’ils ne peuvent pas avoir une position d’expert dans un quelconque domaine. 

Roxane, Elsa, Pierre, Luc et Soundous laissent donc traîner leurs oreilles et leurs micros dans les manifestations, dans les transports en commun, dans les maisons de quartiers ou dans des associations du coin afin de récolter ces voix et propos si importants pour donner à entendre et à réfléchir aux auditeur·ices. « L’intérêt d’être une webradio et pas sur la FM nous permet de poster quand on le souhaite, quand on estime que le sujet est prêt et surtout de ne pas nous restreindre dans la durée des sujets. Il n’y a aucune durée, aucun format pré-imposé. Chacun est libre de faire comme il le souhaite », détaille Roxane. « Notre objectif n’est pas forcément d’avoir un public large, notre volonté est surtout de parler aux gens qui nous connaissent et que notre auditoire s’élargisse par le bouche à oreilles. »

Et puis Micro-Rebelles, c’est aussi un lien fort avec les jeunes, via des ateliers notamment.  « On crée des podcasts autour de sujets qui les intéressent eux. Un jeune de l’ITEP d’Avion voulait devenir pompier alors on est allé avec lui à la caserne du SDIS de Lens, nous sommes aussi allés avec les jeunes rencontrer l’association Le cœur sur la patte qui fait de la médiation animal. En fait on part de leur préoccupation, et ensuite on apprend à faire du débat, ne pas se couper la parole. On les initie à l’interview, à la prise de son », explique Roxane. Un moyen de leur donner des outils tant journalistiques que d’émancipation. Une histoire d’humains, toujours.

À la fin de notre discussion, Roxane nous a posé quelques questions sur la Caravane et les autres projets que l’on mène dans notre vie de journaliste. Si vous voulez l’écouter, c’est par ici !

Clémence Leleu, Sophie Bourlet et Timothée Vinchon

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